Alors que les violences conjugales et intrafamiliales font l’objet d’une libération de la parole et que les plaintes et signalements associés voient leur nombre augmenté, l’importance d’un accompagnement psychologique des victimes est de mieux en mieux reconnu. Constatant l’absence de recours de certaines personnes touchées, du fait des freins qu’elles rencontrent pour accéder à l’offre usuelle (éloignement géographique, problèmes de mobilité, freins psychiques tels que la crainte de sortir de chez soi…) l’association SOS France Victimes 67 a créé le projet Psy’ Mobile. Il repose sur intervention de psychologues en mobilité, sur le territoire du Bas-Rhin, pour proposer un accompagnement psychologique à ces personnes sur leur lieu de vie.
Soutenant ce projet à titre expérimental pour une durée de 4 ans, l’agence régionale de santé Grand Est a demandé son évaluation, en vue de documenter le modèle d’intervention sous-jacent, juger de sa plus-value au regard de l’offre existante et des freins rencontrés par une partie des publics, proposer d’éventuels ajustements du modèle, déterminer les conditions de reproductibilité et dégager des pistes de pérennisation du financement du dispositif.
Mobilisant l’ensemble des parties prenantes (parquets, forces de l’ordre, services de l’État, acteurs associatifs, professionnels de santé, experts, victimes…), la démarche a reposé sur des entretiens semi-directifs incluant un échantillon de bénéficiaires, un questionnaire en ligne auprès d’acteurs à l’origine d’orientations vers le dispositif, l’analyse des données d’activité, de caractérisation des publics et budgétaires, ainsi que l’exploitation de documents multiples. Afin de formuler des recommandations réalistes et appropriables, l’équipe porteuse a été associée aux travaux à différentes étapes.